|
|||||
| |||||
|
15 décembre 2020 Bilan de la loi « Egalim » ; 2 ans après, un constat amer
Issu des états généraux de l'alimentation (1), la loi du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi « Egalim », avait pour objectifs de permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail, en répartissant mieux la valeur, et de favoriser une alimentation de qualité. Pour y parvenir, le gouvernement a proposé l'inversion de la construction des tarifs en partant des coûts pesant sur les agriculteurs, En ce sens, les interprofessions des filières agricoles ont renforcé leur organisation, établi des indicateurs de coûts de production et de prix de marché, élaboré des plans de filière sur 5 ans, afin d'accompagner la contractualisation. Les organisations de producteurs se sont développés afin de renforcer le pouvoir de négociation commerciale des agriculteurs. Pour accompagner ce rééquilibrage, le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) et l'encadrement des promotions pour les produits alimentaires ont été mis en place à titre expérimental pour deux ans, et la pression de contrôle s'est accrue au cours des négociations commerciales. Côté consommateurs, la loi du 30 octobre 2018 visait également à mieux répondre aux attentes sociétales et environnementales. L'agriculture biologique est privilégiée aussi bien au niveau de la production que de la consommation des produits en résultant, notamment dans la restauration collective. La loi prévoyait l'expérimentation du menu végétarien et l'interdiction des contenants alimentaires en plastique dans les cantines. Etait aussi prévu un meilleur étiquetage indiquant le pays d'origine des vins et des miels mélangés. En matière de bien-être animal, les députés ont doublé les sanctions encourues en cas de mauvais traitements, lancé l'expérimentation du contrôle vidéo dans les abattoirs et interdit l'installation de nouveaux élevages de poules en cage. Pour mieux lutter contre le gaspillage, les parlementaires voulaient généraliser à partir de 2021 les doggy bags, les contenants servant à emporter les restes au restaurant. Les objets à usage unique en matière plastique (pailles, touillettes, couverts, couvercles, plateaux-repas, boîtes, pots à glace, etc.) sont, quant à eux, interdits depuis le 1er janvier 2020. Quatre ordonnances et des dizaines de décrets, pris en application de la loi, sont parus depuis sont adoption. Deux ans après l'adoption de la loi EGalim, le bilan est net et sans appel : il s'agit d'un constat d'échec. Presque aucune des ambitions et déclarations d'intention n'ont été suivies d'effet :
Pour l'AFOC, manger est aussi un acte agricole et un acte politique. Les consommateurs ne peuvent rester indifférents aux inégalités liées à l'agriculture productiviste et à la grande distribution et au sort des paysans, petits producteurs et autres travailleurs de l'agroalimentaire car si le travail des champs n'est pas rémunéré dignement, il n'y a pas d'avenir pour l'agriculture, ni pour la gastronomie, ni pour la biodiversité, ni pour la sécurité et la souveraineté alimentaire. |
||||
ASSOCIATION FORCE
OUVRIÈRE CONSOMMATEURS 141, Avenue du Maine - 75014
Paris - Tél: 01 40 52 85 85 - Fax: 01 40 52 85 86 -
afoc@afoc.net
|