Invités à produire toujours plus, les Français en sont, dans le même temps, réduits à économiser dans des domaines essentiels tels que la nourriture et le chauffage. Ce qui ne devrait pas arranger une santé qu'ils sont obligés de négliger quelque peu, retardant le plus possible les soins médicaux. Mais le travail, c'est la santé paraît-il... Et sans doute pour cette raison, trois millions parmi les Français partis en vacances en 2010 doivent renoncer à le faire cette année. Adieu même au « Camping Paradis » : au total, sur les 53 millions de Français âgés de plus de 15 ans, 18 millions ne partiront pas même une nuit en vacances en 2011, selon une étude du cabinet Protourisme, menée du 22 janvier au 7 mars et publiée le 31 mars dernier.
Quatre ans au régime d'un « président du pouvoir d'achat » ont ainsi mis au régime forcé les Français, dont l'alimentation représente le premier poste du budget avec jusqu'à plus de 20% de leurs dépenses de consommation pour les ménages les plus modestes, soit 8 points de plus que pour les plus aisés, selon l'INSEE. Alors que 77% des Français, soit plus des trois quarts, estiment que leur pouvoir d'achat a diminué, 33% pensent réduire leurs dépenses alimentaires, selon l'étude « Les Français, le pouvoir d'achat et la hausse des prix », réalisée les 28 et 29 mars derniers et révélée début avril. Selon cette même enquête, ils sont 62% à envisager d'acheter « moins de produits alimentaires superflus ». Et 66% à se tourner vers des produits discount. Gageons que cela ne sera pas du super bio !
Pour toute réponse, le gouvernement n'a trouvé qu'à proposer une sorte de version des Restos du cœur : il s'est entendu avec la grande distribution pour que celle-ci propose un panier de dix produits frais « essentiels » à prix « raisonnables ». Avec une orange en prime à Noël ?