On pourrait le croire à la lecture des derniers baromètres mensuels publiés par la Banque de France qui pointent tout d’abord que le nombre de dossiers de surendettement déposés en avril est quasiment stable (+ 1%) par rapport à avril 2022. Depuis le début de l’année, la progression est de 5% par rapport à la même période en 2022. Mais la baisse reste de 23 % par rapport aux quatre premiers mois de 2019, dernier chiffre avant la crise sanitaire.
S’agissant ensuite des déclarations d’incidents sur remboursement de crédit qui traduisent de fait les difficultés de remboursement de crédit des emprunteurs, on constate que les chiffres sont relativement stables depuis janvier et restent proches des niveaux de 2019.
Enfin, le nombre de demandes d’information ou d’accompagnement de particuliers adressées à la Banque de France sur des sujets d’inclusion financière (droits d’accès aux fichiers d’incident, surendettement, droit au compte ou informations sur la réglementation relative aux moyens de paiement, aux comptes et frais bancaires, les livrets bancaires, le microcrédit, etc.) via son accueil multicanal - guichet, téléphone (via le 34 14, numéro d’appel unique pour joindre la Banque de France), courrier, web - reste sensiblement supérieur à l’an passé, tout comme les consultations de l’espace particuliers-inclusion financière son site internet (www.banque-France.fr / espace particuliers-inclusion financière).
Une autre étude de la Banque de France sur la typologie du surendettement est également parue. Cette enquête statistique portant sur l’année 2022 confirme la baisse du nombre de dossiers de surendettement déposés par rapport à 2021. Environ 113 000 dossiers ont été déposés au cours de cette année, dont 57 % par des personnes ayant recours à la procédure pour la première fois.
L’évolution des dépôts en 2022 poursuit la tendance baissière amorcée depuis huit ans. Le nombre de dossiers déposés a ainsi été divisé par deux depuis 2014, année record en matière de dépôts.
L’endettement global des ménages surendettés s’établit à 4,3 milliards d’euros en 2022, en baisse de 12 % par rapport à 2021. L’endettement médian hors immobilier s’établit à 16 238 euros par ménage en 2022, stable par rapport à 2021 et en baisse de 8 % par rapport à 2014.
La banque de France souligne que le risque de surendettement apparaît particulièrement élevé pour les adultes isolés, les femmes, surtout quand elles sont chefs de famille monoparentale.
S’agissant des représentations socio-professionnelles, il apparaît que 24 % des personnes surendettées (débiteurs ou codébiteurs) sont au chômage et que les employés, les ouvriers et les personnes sans activité professionnelle sont surreprésentés par rapport à leur part dans la population française. Ainsi, plus des deux tiers des ménages surendettés ont un niveau de vie inférieur au SMIC net mensuel en 2022, contre 21 % des ménages français. Plus préoccupant : la moitié des ménages surendettés ne disposent d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes.
Assez logiquement, les trois quarts des ménages surendettés sont locataires, proportion presque deux fois supérieure à celle de l’ensemble des ménages français.
83 % des personnes surendettées sont âgées de 25 à 64 ans, ces tranches d’âge ne rassemblant que 63 % de la population française de 18 ans et plus.
Sur le plan géographique, les lieux où le taux de surendettement des particuliers est le plus important se situent principalement dans les Hauts‑de‑France, en Haute‑Normandie, dans certaines parties du Grand Est et de Nouvelle-Aquitaine, et dans le centre de la France.