C'est la conclusion qu'il est possible de tirer de la lecture de 2 rapports sur le logement publiés récemment
Pour le premier, il s'agit d'une étude inédite sur l'état des lieux du logement des Français, parue courant juin dernier. Réalisée par l'association Qualitel, elle montre l'évolution de l'habitat des français au cours du temps, notamment en termes de configuration et d'aménagement (moins de rangement, moins de fenêtre, plus de balcon et terrasse, plus d'isolation et d'occultation) et pointe les progrès qui restent à faire, parmi lesquels la lutte contre l'humidité et les moisissures, l'amélioration de la sécurité contre les vols et les intrusions, l'adaptation des immeubles aux personnes âgées et handicapées.
On rappellera pour mémoire qu'un rapport avait été remis au gouvernement au début de l'année sur la qualité des logements et du cadre de vie qui pointait le "besoin d'espace" comme la priorité des Français (rapport de Pierre-René LEMAS).
Pour le second, il s'agit d'un bilan des travaux et des aides entre 2016 et 2019 en matière de rénovation énergétique des logements. Publié en mai dernier par l'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), il montre qu'en 2019, 2,1 millions de logements en France métropolitaine ont bénéficié d'au moins une aide à la rénovation. Ces logements sont 2 majoritairement individuels et occupés par leurs propriétaires. Les rénovations énergétiques aboutissent souvent, mais pas systématiquement, à l'amélioration des performances thermiques. Dans l'ensemble, elles ont contribué à réduire la consommation totale d'énergie des résidences principales en France métropolitaine de 1,6 % en 2019 ; le gain d'énergie associé est de 7,2 TWh/an. Le gain moyen par logement aidé a augmenté, passant de 2,8 MWh/an en 2016 à 3,5 MWh/an en 2019, soit une hausse de 25 %. Les gestes de travaux varient selon les dispositifs d'aides. Les travaux réalisés portent dans l'ensemble principalement sur le chauffage et l'Eau chaude sanitaire (ECS), qui apparaissent comme les plus efficaces. Les ménages se disent satisfaits de leurs travaux, mais estiment devoir en réaliser d'autres. Les maisons individuelles représentent 69 % des logements rénovés aidés et 72 % des économies d'énergie associées (5,4 TWh/an). Elles sont particulièrement présentes dans les dispositifs CITE et « Habiter mieux ».
Le CEE est davantage mobilisé pour le logement collectif. L'intensité de la rénovation énergétique est plus forte pour les logements construits au lendemain de la seconde guerre mondiale et avant la première réglementation thermique, en particulier les logements collectifs. Les trois-quarts des aides à la rénovation bénéficient aux propriétaires occupants. Les dispositifs d'aides s'adressent à des catégories de ménages contrastées en matière de niveau de vie. Ainsi, le CITE cible les ménages les plus aisés, le programme « Habiter mieux » est orienté vers les ménages modestes ou très modestes, alors que les bénéficiaires du CEE ont un profil assez équilibré. L'analyse des résultats de l'enquête montre qu'il reste un gisement important d'économies d'énergie dans le parc locatif privé, les logements occupés par des propriétaires modestes et dans l'habitat collectif.