
L'intelligence artificielle (IA) est en train de révolutionner de nombreux secteurs, et les services publics ne font pas exception. Les usagers sont les premiers concernés par cette mutation. Pour le pire ou le meilleur ?
En automatisant des tâches, en analysant de vastes quantités de données et en personnalisant les services, l'IA offre sur le papier un potentiel immense pour améliorer l'efficacité et la qualité des interactions entre les administrations et les citoyens.
L'IA peut en effet automatiser de nombreuses tâches administratives répétitives, libérant ainsi du temps pour les agents afin qu'ils se concentrent sur des missions à plus forte valeur ajoutée ou...permettant au gouvernement de réduire le nombre d’agents publics dans une version plus pessimiste. Par exemple, les chatbots peuvent répondre aux questions les plus fréquentes des citoyens, tandis que les algorithmes peuvent traiter les demandes de manière plus rapide et plus précise.
Grâce à l'analyse des données, les administrations peuvent également proposer des services adaptés aux besoins spécifiques de chaque citoyen. Par exemple, l'IA peut suggérer des démarches simplifiées ou des aides financières en fonction du profil de l'individu.
Les algorithmes d'IA peuvent de plus analyser de grandes quantités de données pour identifier des tendances, des corrélations et des anomalies, permettant ainsi aux décideurs publics de prendre des décisions plus éclairées et plus efficaces. Par exemple, l'IA peut aider à prévoir les besoins en matière de santé ou d'éducation dans une région donnée.
Enfin, l'IA peut automatiser les processus de demande et de traitement des dossiers, réduisant ainsi les délais et la complexité pour les citoyens.
Mais quid des risques pour les usagers ?
Les risques liés à l'utilisation de l'IA dans les services publics concernent tout d’abord ce qu’on appelle les biais algorithmiques : les IA sont entraînés sur des données existantes, qui ne sont jamais impartiales, loyales ou équitables que ce soit pour des raisons inconscientes ou délibérées de ses auteurs.Ces biais peuvent se reproduire dans les résultats, conduisant à des discriminations à l'égard de certains groupes de population ou des choix dirigés.
L'utilisation de l'IA implique également la collecte et le traitement de grandes quantités de données personnelles. Il est donc essentiel de mettre en place des mesures de sécurité robustes pour protéger ces données contre les accès non autorisés et les cyberattaques.
L’opacité des algorithmes est encore un écueil : les algorithmes d'IA peuvent être complexes et difficiles à comprendre, même pour les experts. Cette opacité peut poser des problèmes de transparence et de responsabilité, notamment en cas d'erreur ou de discrimination.
Reste la question de la dépendance technologique : une trop grande dépendance à l'égard de l'IA peut rendre les services publics vulnérables en cas de panne informatique ou de cyberattaque.
Ainsi, pour l’Afoc, pour tirer pleinement parti du potentiel de l'IA tout en minimisant les risques, il est essentiel de :
- mettre en place un cadre réglementaire solide pour éviter les dérives et garantir que les bénéfices de cette technologie soient partagés par tous.
- développer une éthique de l'IA : il est nécessaire d'établir des principes clairs pour réguler l'utilisation de l'IA dans les services publics, en mettant l'accent sur la transparence, la responsabilité et l'équité ;
- d’investir dans la formation : les agents publics doivent être formés aux enjeux de l'IA afin de pouvoir l'utiliser de manière efficace et responsable.
- collaborer avec les citoyens : les citoyens et leurs organisations, telle que la nôtre, doivent être associés à la réflexion sur l'utilisation de l'IA dans les services publics afin de garantir que leurs besoins et leurs attentes soient pris en compte.