La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a restitué le 17 novembre dernier les résultats d’une enquête sur la conformité des allégations sur les produits cosmétiques aux réglementations en vigueur et plus précisément sur les allégations relatives à la composition des produits mettant en avant l’absence (de type « sans ») ou la présence d’ingrédients (de type “avec” et “à tel ingrédient”).
Les résultats de l'enquête ont révélé que les taux de non-conformité desdites allégations dans les établissements contrôlés étaient de 40 % dans les premiers cas et 33 % dans les seconds. Au surplus, ces chiffres témoignent d’une hausse des anomalies relatives aux allégations, dans la mesure où 31% d’anomalies avaient été relevées en 2020.
S’agissant des allégations “sans”, on notera que la DGCCRF a pointé de nombreuses mentions fausses, trompeuses ou dénigrantes, et ce malgré l’existence de règles réalisées et communiquées par les autorités de contrôle à ce sujet. Incompréhensible, sauf à conclure que l’industrie cosmétiques n’en a cure ?
Ainsi, par exemple, les allégations « sans parabènes », « sans phtalates », « sans perturbateurs endocriniens », « sans allergènes », mais aussi « zéro substance controversée », ou encore « formulation clean » ont été relevées, bien que contraires à la réglementation. Certaines non-conformités relevées étaient même problématiques pour la santé des utilisateurs : présence d’allergènes non étiquetés, d’éthanol dans un produit se revendiquant « sans éthanol », de substances odoriférantes dans des produits alléguant « sans parfum » et même présence des allégations fantaisistes « pas de cochonnerie inavouable », « composition sûre » et équivalentes.
Quant aux allégations “avec...”, l’enquête a permis de constater des pratiques disparates. Certaines allégations relatives à la présence d’une substance ou aux effets de celle-ci dans le produit fini ont pu être justifiées lorsque les ingrédients étaient effectivement à l’origine des effets revendiqués et en concentration suffisante ; de nombreuses autres allégations étaient abusives ou non justifiées tels des produits valorisant la présence d’un ingrédient pourtant absent de la composition ou dans des quantités trompeuses (par exemple, pour la mise en avant trompeuse de l’aloe vera non pas pur mais reconstitué, sans en faire mention sur l’étiquetage ou la mise en avant par exemple de 20 % d’huile de baie de laurier dans du savon d’Alep qui n'en contenait en réalité que 3,58%).
La mise en avant d’un ingrédient dans des produits qui n’en contenaient qu’une quantité très faible ne justifiant pas l’allégation a été relevée à de multiples reprises. De même, pour les allégations « avec » mettant en avant des allégations d’effet (propriétés hydratantes, nourrissantes, antioxydantes ou encore « anti-âge ») concernant l’ingrédient valorisé ou le produit fini, sans que les effets ne soient prouvés.
Il est regrettable de constater que ces non-conformités ont été relevées tant chez des entreprises de petite taille que chez des opérateurs d’envergure internationale.
L’Afoc demande donc une réglementation visant d’une part à interdire le type de pratique consistant à n’intégrer un ingrédient dans la formule qu’à la seule fin de pouvoir le mentionner, et ainsi d’améliorer l’image perçue du produit fini par le consommateur, et d’autre part à obliger les fabricants de produits cosmétiques à rapporter par des tests adéquats l’évidence du lien entre les ingrédients, surtout s’ils sont présents en faible quantité, et les effets annoncés.
Source : enquête DGCCRF