La sécurité des produits de consommation a toujours été une exigence revendiquée par l’AFOC afin de répondre à l’une des préoccupations les plus basiques et légitimes des consommateurs : trouver et utiliser des produits de consommation qui non seulement répondent à leur vocation mais aussi ne portent pas atteinte à leur santé et intégrité physique, dans des conditions normales d'utilisation.
Les produits électriques par construction exposent les consommateurs à des risques, notamment les risques de brulures, d’explosion et d’incendie. Or, chaque foyer en France possède en moyenne une centaine d’équipements électriques et électroniques (gros et petits électroménagers, luminaires, équipements grand public, outils…). Selon le type d’habitat, ces chiffres varient en moyenne de 73 (pour les appartements) à 118 (pour les maisons). Les probabilités d’être confronté à des problèmes de sécurité desdits produits sont donc réelles et représentatives.
C’est ce qu’ont pu vérifier les services de la répression des fraudes dans leur dernière enquête publiée fin décembre 2022 sur la sécurité des produits électriques vendus dans le commerce.
Les services de la DGCCRF ont contrôlé 1520 références de produits au sein de près de 600 établissements. Les contrôles ont été effectués chez les fabricants, les importateurs et les distributeurs (magasins spécialisés, hyper et supermarchés, marchés, bazars etc.) et sur les sites de vente en ligne.
Conclusion en 3 chiffres : 25% des établissements contrôlés étaient en anomalie ; près de 50 % des irrégularités relevées concernaient la sécurité des produits électriques ; 80% des produits prélevés pour analyse en laboratoire se sont révélés non conformes dont plus d’un tiers étaient également dangereux.
La DGCCRF s’est concentrée sur 3 catégories de produits électriques parmi les plus vendus : les blocs d’alimentation, les cafetières, bouilloires et théières électriques, et les sèche-linges domestiques à tambour. D’autres produits électriques (près de 700) ont également été contrôlés après des signalements de consommateurs (ventilateurs, adaptateurs de voyage, convecteurs, encensoirs électriques, etc.).
Dans la plupart des autres cas, les irrégularités constatées portaient sur la bonne information du consommateur, avec des anomalies portant sur les règles d’étiquetage des produits (21%).
Ont ainsi été constatés non conformes et dangereux 20 références de blocs d’alimentation, qui risquaient d’entraîner des chocs électriques, 4 cafetières/bouilloires électriques, pour des risques de choc électrique ou de brûlure, et 2 sèche-linges trop difficiles à ouvrir de l’intérieur, avec un risque d’enfermement involontaire pour les enfants ou les animaux domestiques.
Pour l’AFOC, ce taux de dangerosité trop élevé pose problème du fait de son importance d’une part compte tenu des conséquences dramatiques qui peuvent en découler : chaque année en France, 50 000 incendies d’habitation seraient de source électrique, 3 000 personnes seraient victimes d’électrisation et 40 d’électrocution. Les dommages et accidents électriques sont estimés chaque année à 1,7 milliard d’euros (selon l’Observatoire national de la sécurité électrique).
Il pose également problème dans la mesure où les services de contrôle de l’Etat réalisent chaque année une enquête sur la sécurité électrique des produits et que les taux de non-conformité et dangerosité ne baissent pas. Ainsi, dans la précédente enquête de la DGCCRF en 2020, 22 % des matériels électriques couramment utilisés par les consommateurs présentaient des anomalies.
Les manquements des vendeurs sont donc constants et ce malgré les avertissements, les injonctions de mise en conformité aux professionnels concernés, les procès-verbaux pénaux transmis à la justice, les suspensions de commercialisation (retrait/rappel) par arrêté préfectoral ou les saisies de produits dangereux.
L’AFOC invite donc la DGCCRF à maintenir dans ses plans de contrôle une surveillance de la sécurité des produits de grande consommation vendus dans le commerce et aux pouvoirs publics à renforcer l’obligation de sécurité à la charge des professionnels par tout moyen (réglementation, normalisation, certification...) afin d’éviter le plus possible tout risque d’accident pour les consommateurs.
Elle invite également des consommateurs qui rencontrent un problème lors de l’achat ou de l’utilisation d’un objet électrique chez un professionnel, à le signaler sur le site internet SignalConso de la DGCCRF qui permet de régler à l’amiable les litiges de consommation avec un professionnel, et de consulter le site RappelConso, le site de référence pour les alertes de produits dangereux.