C'est l'un des rares effets secondaires satisfaisants de la pandémie de coronavirus : à défaut de touristes et de déplacements d'étudiants, les offres de location de logements vides ou meublés en secteur libre sont en forte augmentation et mécaniquement le montant des loyers dans les grandes villes baisse.
Les sites d'annonces et les agents immobiliers constatent, en effet un afflux inédit d'offres de locations. En mars 2021, le site SeLoger a compté 79 % d'annonces en plus pour des appartements loués vides et 129 % de meublés en plus que l'an dernier.
Ne boudons pas notre plaisir, mais n'oublions pas pour autant que ce phénomène touche surtout pour les grandes métropoles, ce qui montre d'ailleurs l'importance de l'emprise des plates formes touristiques de type AirBnb sur le logement urbain et la nécessité d'imposer des quotas de location touristique. Au surplus, la baisse du montant des loyers touche plus volontiers les locations de courte durée, beaucoup moins les baux de 3 ans.
Le logement social, et ses loyers réglementés, n'est pas victime lui des effets du COVID-19 mais d'une autre maladie : une anémie quant à la construction de HLM que l'AFOC constate depuis au moins 3 ans. La chute est de 30 % en Ile de France, 28 % en Provence alpes côtes d'Azur et de 17 % en Nouvelle-Aquitaine, là où la demande de logement est la plus prégnante.
La mobilisation récente des ressources Action logement - qui collecte la participation des employeurs à l'effort de construction - pour financer le logement social est une bonne nouvelle à condition de pérenniser cette ressource et de ne la consacrer qu'à cela.
Compte tenu des ponctions opérées par le Ministère des finances pour le budget général de l'Etat à hauteur de 500 millions en 2020 et d'un milliard d'euros pour celui de 2021, le « choc » de construction de logement sociaux risque d'être très peu ressenti et le délai d'attente pour obtenir un logement social, toujours aussi long.