Affichage obligatoire de l’origine des textiles : une transparence sociale bienvenue...

15 Janvier 2023
vêtements

Pour rappel, l’information des consommateurs est renforcée depuis le 1er janvier 2023 quant à la qualité environnementale des produits vendus : impact environnemental, durabilité (à partir de 2024), réparabilité et recyclabilité en fin de vie, présence de métaux précieux et de terres rares... ces informations doivent être affichées sur les équipements informatiques, les appareils électroménagers, les vêtements, les meubles, les matériaux de construction ainsi que sur les sites internet de leurs producteurs, importateurs et distributeurs, ou via des applications comparatives. 

De plus, s’agissant des textiles en général et des vêtements et chaussures en particulier, il est désormais obligatoire d’afficher le pays de chaque étape de production (lieux de fabrication, confection, finition, piquage, montage, finition pour les chaussures).

L’information pourra être visible sur le produit directement (étiquette) ou de manière dématérialisée sur la fiche produit. Pour rappel, actuellement seuls les produits alimentaires ont l’obligation d’afficher leurs pays de production. De plus, les vêtements contenant plus de 50% de fibres synthétiques doivent porter la mention : “rejette des microfibres plastiques dans l’environnement lors du lavage”.

Cette mesure est d’application progressive et concerne pour l’instant les grandes enseignes.

Cette traçabilité constitue une information de nature sociale bienvenue et un signal d’achat souhaité par l’AFOC de longue date afin que les consommateurs puissent arbitrer leur achat en fonction de leurs préoccupations environnementales ou sociales. Il convient de rappeler que l’industrie textile est la 2ème industrie la plus polluante dans le monde après l’industrie du pétrole et que selon l’Agence européenne pour l’environnement (EEA), la quantité de vêtements achetés dans l’Union européenne a augmenté de 40 % ces dernières années ; dans un dressing, en moyenne 2/3 des vêtements ne sont jamais portés

On reste quand même loin de la mise en place souhaitée par notre organisation d’une note sociale sur les vêtements pour connaître les conditions de production, encore plus d’un “prix social” permettant de connaitre la part des salaires et rémunérations dans le prix de vente final, revendication portée par l’AFOC lors du Grenelle de l’environnement.

Encore faut-il d’une part qu’il y ait une demande majoritaire des consommateurs en ce sens, prêts à payer éventuellement plus, pour acheter des vêtements responsables socialement et d’autre part une réponse plus avant de la part des pouvoirs publics à réglementer une filière autrement que sur la base du volontariat de certaines enseignes. A voir.

Enfin, il est probable que cette nouvelle obligation augmentera la part de la production française dans la consommation nationale de textile, plafonnant aujourd'hui à 5 %, et favorisera en conséquence la création d’emplois.