Le médiateur de l'énergie, dans son rapport annuel 2019, s'inquiète des dysfonctionnements qui pénalisent les consommateurs dans le cadre de l'ouverture à la concurrence, soulignant que les litiges ont augmenté de 38% en deux ans.
Le médiateur lui-même qualifie d'inacceptable le fait que douze ans après l'ouverture du marché, les fournisseurs ne sachent toujours pas gérer correctement les erreurs de références de compteur, de plus en plus fréquentes, qui empoisonnent la vie des consommateurs qui en sont victimes. Au passage, il rappelle à l'ordre les entreprises qui ne respectent pas l'interdiction légale de facturer des rattrapages de consommation de plus de 14 mois.
Toutes les catégories de litiges augmentent, mais certaines plus que d'autres, souligne-t-il. Les médiations relatives à des problèmes de facturation (blocage de facture, erreur sur le prix, règlement non pris en compte…) ont ainsi bondi de 60%. Et, cerise sur le gâteau, certaines entreprises ne mettent pas en œuvre dans le délai réglementaire les accords amiables qu'elles ont pourtant acceptés dans le cadre de la médiation.
L'ouverture à la concurrence a donc généré son lot d'avatars. Dans un marché de l'énergie en pleine mutation, avec l'intensification de la concurrence, la transition énergétique, le déploiement des compteurs communicants, la suppression des tarifs réglementés de vente de gaz naturel, et des prix qui ne cessent d'augmenter, les consommateurs ont plus que jamais besoin d'être protégés, en particulier les plus précaires.
Pourquoi dès lors ne pas tout simplement maintenir les tarifs réglementés et revenir à un monopole public de la production et de la distribution d'énergie ?