Le 5 juillet dernier, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique. Blocage rapide des sites pornographiques, peine de bannissement des réseaux sociaux pour les cyber-harceleurs...le projet de loi comporte de nombreuses mesures pour protéger les internautes, notamment les plus jeunes. Les consommateurs sont également concernés par ce texte qui vient en première lecture devant l’Assemblée Nationale cette semaine.
En effet, afin de lutter contre les problèmes de sécurité sur les réseaux, (faux SMS ou mail vous invitant à régler par exemple votre vignette Crit’Air’, une amende, ou à obtenir votre carte vitale…), le Gouvernement compte mettre en place un filtre anti-arnaque pour prévenir l’internaute lorsqu’il est dirigé vers un site potentiellement frauduleux et un cyberscore, sur le modèle du nutriscore, pour noter la bonne ou mauvaise réputation d’un site en ligne.
Pour l’Afoc, c’est une bonne décision car l'insécurité numérique progresse depuis plusieurs années de façon inquiétante et nos permanences sont de plus en plus saisies des problèmes de nos adhérents qui se sont fait usurper en ligne des données personnelles, voire de l’argent.
Selon le rapport du site cybermalveillance.gouv.fr, paru en mars dernier, l'hameçonnage, le piratage de compte et les rançongiciels, sont les 3 types de piratages les plus déclarés. Le téléphone mobile est devenu une cible de prédation privilégiée des arnaqueurs, outre le développement de nouvelles formes de cyber-malveillance en forte expansion telles que les arnaques aux faux conseillers bancaires, les fraudes aux virements ou encore les virus voleurs de mots de passe.
Selon les autorités, l’objectif de ce filtre anti-arnaque, facultatif, serait de prévenir l’utilisateur, sur ordinateur ou sur smartphone, lorsqu'il se dirige vers un site internet considéré comme frauduleux ou dangereux. L’usager décidera ensuite s’il veut tout de même poursuivre sur le site ou faire marche arrière. Le filtre devrait fonctionner avec un système de liste noire qui comprendrait des adresses connues de sites malveillants (phishing, virus, rançongiciel, escroquerie...). Cette liste sera mise à jour régulièrement, notamment avec les signalements des internautes.
Le filtre anti-arnaque est en cours d’élaboration. Il sera proposé en version bêta (version de test) entre septembre et octobre 2023, avant un déploiement auprès du grand public en 2024.
Pareillement, le ministre délégué au numérique a également annoncé le lancement du cyberscore, sur le même modèle que le système nutriscore pour les produits alimentaires, pour le 1er octobre 2023.
Les sites Internet ainsi que les réseaux sociaux devront afficher un « cyberscore officiel ». Il devrait prendre la forme d'une note associée à un code couleur (du vert au rouge) indiquant aux utilisateurs le degré de sécurisation des données hébergées par les sites consultés.
Dans l’attente, l’Afoc rappelle quelques gestes simples à adopter pour éviter les arnaques en ligne les plus courantes :
- activer et mettre à jour l’antivirus et le pare-feu de son ordinateur ;
- pour les mots de passe, en créer des complexes contenant des majuscules, des chiffres et des caractères spéciaux. Ne pas utiliser le même mot de passe pour tous les sites. Il existe de nombreuses applications qui permettent de créer des mots de passe et qui les conservent de façon sécurisée ;
- ne jamais ouvrir les liens ou les pièces jointes de courriels qui paraissent suspects ou provenant d’un expéditeur inconnu ;
- avant de procéder à un achat sur internet, vérifier la fiabilité du site, et son adresse url. Il peut être utile de consulter les avis des internautes. Ne pas céder au caractère mirifique d’une offre ;
- ne jamais divulguer ses coordonnées bancaires en ligne et d’informations sensibles par messagerie ou téléphone.
On peut utilement consulter le site cybermalveillance.gouv.fr. Créé par le ministère de l’intérieur, ce site est le dispositif national d’assistance aux victimes d’actes de cyber-malveillance, de prévention et sensibilisation aux risques numériques et d’observation de la menace. Si vous êtes victime d’une arnaque sur les réseaux, vous pouvez faire une déclaration en ligne et trouver de l’assistance : https://www.cybermalveillance.gouv.fr/diagnostic/profil
Par ailleurs, si vous pensez avoir été victime d’une escroquerie ou d’une tentative d’escroquerie par hameçonnage, signalez-le sur signal-spam.fr.