Dans le rapport soumis en urgence au gouvernement, suite à la totale désorganisation du service en gare sur la nouvelle LGV Paris-Bordeaux, la SNCF a fait connaître les raisons expliquant la défaillance technique d'un poste de signalisation et la longue durée de l'intervention nécessaire à sa réparation. Dont acte.
Mais c'est surtout le défaut consternant de communication de la SNCF qui a provoqué la colère compréhensible des voyageurs.
Depuis des années, l'AFOC n'a cessé d'intervenir pour l'amélioration de l'information des usagers en situations perturbées et de leur prise en charge. Des progrès incontestables ont pu être constatés dans ce domaine grâce à une implication forte des agents. Cependant, une analyse erronée ou une prise de conscience amoindrie aux plus hauts échelons ont créé un dérèglement général de l'information, en dépit de proclamations et d'initiatives sporadiques.
Enfin, on ne peut que relativiser, pour le moins, les déclarations ministérielles au ton martial. Faut il rappeler qu'une dette de 25 milliards, constatée lors d'une réorganisation de l'entreprise, en 2004, n'a jamais été prise en compte contrairement à l'Allemagne envers la Deutsche Bahn, dans des circonstances semblables ? Le passif de la SNCF s'oriente aujourd'hui vers le double et semble totalement oublié par les gouvernements successifs.
Une telle attitude s'inscrit dans la logique de la philosophie libérale prônant le désengagement de l'Etat et la remise en cause de la notion de service public à la française. La SNCF en constituait pourtant l'un des plus beaux fleurons. L'AFOC demande à l'Etat actionnaire d'assumer pleinement ses responsabilités pour que la SNCF accomplisse sa mission de service public dans l'intérêt des usagers.
La Secrétaire générale
Martine DEROBERT