Trop de récipients et d’emballages alimentaires non conformes

18 mars 2024
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Les services de la répression des fraudes ont rapporté récemment les résultats d’une enquête sur les contenants alimentaires utilisés sur toute la chaîne de production, depuis le fabricant ou l’importateur jusqu’au distributeur comme les commerces de bouche et l’industrie agro-alimentaire : barquettes plastiques, boites à pizza, et autres matériaux qui entrent au contact des denrées alimentaires.

Et ces résultats ne sont pas bons puisque 20 % en moyenne des produits utilisés ne sont pas conformes ; ils sont susceptibles de présenter un danger pour la santé en raison de la migration de substances provenant du matériau vers l’aliment.

C’est plus particulièrement vrai de ceux utilisant du carton, du plastique (comme les moules souples) ou de la céramique qui utilisent dans leur fabrication des composés chimiques (élastomères, colorants...) qui ne sont pas inertes et peuvent donc migrer et contaminer l’aliment emballé ou contenu.

Le contenant le plus problématique est le plastique, qui se trouve être par ailleurs le plus utilisé pour le conditionnement des denrées alimentaires (sachets, sacs, films, barquettes…).

Les non-conformités ont très souvent concerné des produits provenant de pays tiers, comme la Chine, composés de plastique (mélamine) mélangé avec des fibres végétales issues du bambou. Or ces fibres ne sont pas autorisées dans les plastiques.  Pour l’un d’entre eux, l’analyse a conclu à une dangerosité en raison d’un dépassement de la limite réglementaire pour la mélamine. Au total, environ 20 % des contenants testés ont été déclarés non-conformes.

Les objets en céramique (vaisselle, coupelles à sauce, plats à tajine, poteries en terre cuite...) qui semblent pourtant inertes, peuvent également libérer des composants chimiques dans les aliments comme le plomb, le cadmium, l’aluminium, le cobalt ou l’arsenic. Et de nombreuses non-conformités ont été détectées lors de l’enquête sur ce point avec de possibles problèmes sanitaires à la clé. En effet, trois analyses en laboratoire sur des matériaux émaillés ont été effectuées conduisant à deux résultats « non conformes et dangereux ». L’une portait sur une tasse métallique émaillée décorée sur la zone qui entre en contact avec la bouche. Les migrations en cobalt, aluminium et arsenic dépassaient les seuils autorisés. La seconde non-conformité concernait une cocotte en fonte émaillée dont la teneur en aluminium présentait un danger pour la santé.

Les emballages en papier et carton ne sont pas en reste malheureusement. Sur un total de 96 analyses de produits, 16 ont été considérés comme dangereux, 4 échantillons non-conformes et 14 « à surveiller », soit plus d’un tiers au total ...

La majeure partie des résultats non-conformes et dangereux portent sur des boites à pizza en carton avec de fréquents dépassements en phtalates : des contaminants présents dans les colles, les adhésifs ou les encres et qui se retrouvent régulièrement dans les matières en carton recyclé. Ces contrôles ont aussi mis en exergue le fait que les surfaces imprimées sont bien souvent directement en contact avec des denrées alimentaires. C’est notamment le cas pour les pailles, avec un risque de contamination via les composants des encres.

L’Afoc rappelle aux consommateurs de rester vigilants sur l’utilisation de ces contenants et de limiter leur usage.  Seuls ceux disposant du logo d’alimentarité, pour autant qu’il ne soit pas usurpé et accompagné des conditions d’utilisation, sont aptes au contact avec les denrées alimentaires. Tout autre article est susceptible de présenter un danger pour la santé en raison de migration de substances provenant du matériau vers l’aliment.