La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique… pour la croissance verte (et non pour sauver la planète donc) vise à lutter contre l'obsolescence programmée des produits manufacturés. L'article 70 de cette loi des mesures afin d'encourager des pratiques commerciales et industrielles plus vertueuses grâce à l'information des consommateurs sur la durée de vie des produits. Au-delà de la prose officielle et de l'objectif, qu'en est-il exactement ?
Des expérimentations ont bien été menées depuis cette date ; elles se sont toutefois rapidement heurtées à des difficultés techniques pour évaluer objectivement la durée de vie d'un produit ainsi et surtout qu'à un manque d'entreprises volontaires.
La raison est très prosaïque malheureusement : l'allongement de la durée de vie des produits n'est pas compatible avec le modèle économique prégnant, de nature libérale et les gouvernements successifs tout acquis à la politique de l'offre et au marché ne veulent pas le changer. Pour ces raisons, le parti a été pris de retenir le concept de réparabilité, plutôt que celui de durée de vie (feuille de route de l'économie circulaire rendue publique le 23 avril 2018). La mesure 10 de cette feuille de route prévoit ainsi le déploiement à court terme d'un tel affichage obligatoire relatif à la réparabilité des produits blancs et bruns. Pour l'AFOC, cette politique constitue un pis-aller ; outre que des questions restent en suspens, notamment pour savoir s'il s'agit d'une possibilité de réparabilité par le consommateur lui-même ou s'il devra rapporter - et payer - un service après-vente de réparation, ce dispositif n'apporte de valeur ajoutée au consommateur qu'au-delà de la durée légale de garantie et encore faut-il savoir quel sera le prix in fine d'un produit multi réparé par rapport à celui à payer pour le remplacer régulièrement ! Pas sur que le consommateur y trouve son compte, notamment lorsque l'on voit que le prix de la réparation est supérieur au prix de vente du même produit. Manifestement, l'économie est circulaire que si l'argent revient dans les poches des entreprises