Le bilan amer de la loi « alimentation »

03 novembre 2020
alimentation

Issu des états généraux de l'alimentation, la loi du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi « Egalim », avait pour objectif de permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail. Côté consommateurs, la loi du 30 octobre 2018 visait également à mieux répondre aux attentes sociétales et environnementales.

Deux ans après l'adoption de la loi Egalim, le bilan est net et sans appel : pour l'AFOC, il s'agit d'un constat d'échec : 

- les négociations commerciales ne sont pas plus ou mieux encadrées qu'avant et les contractualisations entre acteurs de la filière se forment toujours en faveur des distributeurs et de l'industrie agroalimentaire ;

- le revenu paysan n'est pas revalorisé, mais les prix des produits offerts à la vente augmentent dus au relèvement du seuil de revente à perte, conformément à la crainte exprimée par l'AFOC ;

- s'agissant des pesticides, outre que les députés ont refusé d'inscrire dans la loi l'interdiction du glyphosate, herbicide controversé aux potentialités cancérogènes, pour laisser aux agriculteurs le temps de s'adapter, les pratiques de réduction d'utilisation de pesticides ne se sont pas mises pas en place ; 

- les objectifs d'au moins 20 % de bio dans la restauration collective et de 15 % de surface en agriculture biologique en 2022 ne pourront être atteints faute de moyens suffisants ; 

- aucune transition des modes d'élevage, intégrant notamment une meilleure prise en compte du bien-être animal, n'a été sérieusement amorcée au sein des filières.

Pour l'AFOC, manger est aussi un acte agricole et un acte politique. Les consommateurs ne peuvent rester indifférents aux inégalités liées à l'agriculture productiviste et à la grande distribution et au sort des paysans, petits producteurs et autres travailleurs de l'agroalimentaire car si le travail des champs n'est pas rémunéré dignement, il n'y a pas d'avenir pour l'agriculture, ni pour la sécurité et la souveraineté alimentaire.

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